L’après-midi semblait ordinaire sur la côte orientale : à Bastia, banlieue résidentielle, les vitres ont vibré. Certains ont cru entendre un train passer. D’autres ont vu les objets sur leur table onduler. La scène s’est déroulée le 20 juin 2024 vers 16 h 30. De nombreux témoignages ont afflué sur les réseaux sociaux : « j’ai cru qu’un camion passait », « on a entendu un bruit sourd puis la maison a tremblé », ont-ils écrit. Les secours ont reçu des appels, mais aucune source officielle n’a d’abord confirmé qu’il s’agisse d’un séisme. Finalement, les investigations ont mené vers une autre hypothèse – un bolide dans l’atmosphère – plutôt qu’un événement tectonique.

Cet épisode montre que dans le département de Haute‑Corse, la terre peut se faire sentir à l’improviste… même si la cause n’est pas toujours celle à laquelle on pense.

Le contexte sismique corse

Selon les services de l’État, l’ensemble de la Corse est classé en zone 1, c’est-à-dire la plus basse pour ce qui concerne la sismicité. Pour la Haute-Corse, cela signifie qu’on attend très peu de séismes de forte ampleur. La documentation précise : « intégralement située en zone 1 ».

Pour autant, « très faible » ne veut pas dire « inexistant ». Les archives montrent que des secousses ont déjà été détectées, notamment à proximité de la Castagniccia ou de la plaine orientale. Les murs anciens, les maisons en pierre et les constructions non rénovées peuvent donc ressentir les vibrations si la source est suffisamment proche ou l’effet amplifié localement.

Faits marquants récents

Bastia : secousse 20 juin 2024

Ce jour-là, la population a ressenti un phénomène inhabituel : vibration, bruit, inquiétude. Là où l’origine sismique semblait plausible, la suite des analyses a plutôt opté pour un phénomène atmosphérique – un bolide entrant dans l’atmosphère. Ainsi, les réseaux sismiques n’ont pas enregistré de mouvement caractéristique d’un séisme. Cette situation montre que toutes les secousses ressenties ne relèvent pas obligatoirement d’une activité tectonique.

Secousse ressentie depuis les Alpes jusqu’à la Corse : février 2025

Le 24 février 2025, un séisme de magnitude 2,5 a été enregistré dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il a été signalé comme ayant été ressenti jusque dans certaines parties de la Corse, y compris la Haute-Corse.  Même de faible magnitude, ce type d’événement souligne la connectivité géologique entre les régions et rappelle que la Corse ne vit pas dans une bulle isolée.

Ce que cela implique pour chacun

Même si le niveau d’activité sismique est bas, les habitants peuvent entendre ou sentir des mouvements. Cela peut susciter surprise ou inquiétude, mais c’est surtout une occasion de mieux connaître leur territoire. Pour simplifier :

  • Les bâtiments anciens méritent attention : fissures, pierres mal liées, toitures fragilisées sont plus vulnérables à tout mouvement.

  • Même s’il ne s’agit pas d’un séisme, une vibration ressentie mérite d’être analysée : vérifier si le phénomène a été confirmé, s’il y a des dégâts ou des sources alternatives (travaux, explosion aérienne, bolide).

  • Les démarches d’information existent et peuvent être consultées pour chaque commune, via le dossier d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM). Cela permet de voir si la construction est adaptée au contexte sismique.

L’un des enseignements est que le sol de la Haute-Corse, même s’il ne se manifeste pas fréquemment, reste « vivant ». Entendre un grincement dans le plancher, percevoir un léger tremblement… tout cela nous rappelle que la nature est présente, et que la connaissance de ce qu’on vit est un atout. L’histoire du territoire, les relevés sismologiques, et les témoignages participent tous à cette conscience citoyenne.

Les prochaines pages peuvent explorer : les vieux bâtiments et leur adaptation, les schémas de secours en cas d’événement, et comment un simple phénomène peut conduire à une vigilance utile.