Un département rural traversé par des axes stratégiques

La Lozère, département le moins peuplé de France, évoque souvent les grands espaces, les paysages du Gévaudan ou les vallées cévenoles. Pourtant, derrière cette image paisible, existe un risque bien réel : celui lié au transport de matières dangereuses (TMD). Ce risque concerne le passage de produits inflammables, toxiques, corrosifs ou radioactifs, acheminés par route, rail ou parfois par canalisation.

Les grands axes routiers comme l’A75 (Clermont-Ferrand – Béziers), la RN88 (axe Mende – Albi) et la RN106 (Mende – Alès) sont utilisés par des camions-citernes transportant carburants, produits chimiques pour l’industrie, ou encore gaz comprimés. Le transport ferroviaire, bien que moins fréquent, peut également acheminer ce type de produits sur certaines sections, notamment pour la desserte de sites industriels hors département.

L’isolement relatif de la Lozère et la présence de reliefs marqués, comme sur les Causses ou dans les gorges du Tarn, peuvent compliquer l’intervention des secours en cas d’accident. Cela rend la prévention et la coordination entre services encore plus importantes.

Des communes et secteurs plus exposés

Certaines zones voient passer quotidiennement des convois de matières dangereuses, en particulier autour des échangeurs de l’A75 (Marvejols, Saint-Chély-d’Apcher) ou à proximité de Mende, point de passage obligé pour plusieurs axes routiers. Les traversées de villages le long des routes nationales, comme Chanac ou La Canourgue, peuvent également être concernées.

Les Plans Communaux de Sauvegarde (PCS) des communes situées sur ces itinéraires intègrent le risque TMD, avec des procédures d’alerte et de mise à l’abri. Les exercices menés par la préfecture permettent de tester la rapidité des réactions, la communication et la coordination entre gendarmerie, pompiers et élus locaux.

Les bons réflexes en cas d’accident de TMD

Si un accident impliquant un camion-citerne, un wagon ou tout autre véhicule transportant des matières dangereuses survient, les consignes officielles sont claires :

  • S’éloigner immédiatement de la zone de l’accident.
  • Se mettre à l’abri dans un bâtiment, portes et fenêtres fermées.
  • Couper la ventilation, la climatisation et éviter toute entrée d’air extérieur.
  • Écouter la radio locale ou consulter les messages officiels (FR-Alert, réseaux sociaux de la préfecture).
  • Ne pas tenter d’intervenir ou de déplacer la cargaison.
  • Ne pas utiliser de flamme, de cigarette ou d’appareil pouvant provoquer une étincelle à proximité.

Les habitants proches d’un accident peuvent être invités à évacuer si la situation présente un danger immédiat (fuite de gaz, risque d’explosion).

Prévenir pour limiter les risques

La Lozère mise sur l’anticipation. La préfecture publie régulièrement des informations sur les risques majeurs, y compris le TMD, dans le Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) et le Plan ORSEC départemental. Les transporteurs doivent respecter une réglementation stricte : signalisation sur les véhicules, itinéraires recommandés, formation des conducteurs au transport de matières dangereuses.

La sensibilisation du public est un autre volet important. Dans un département où la densité de population est faible mais où les flux routiers sont stratégiques, connaître les bons réflexes peut sauver des vies. La combinaison d’une surveillance attentive, d’une réglementation appliquée et d’une population informée est la meilleure garantie pour réduire les conséquences d’un accident de TMD sur le territoire lozérien.