Les incendies domestiques sont souvent silencieux, soudains, et peuvent faire basculer une vie en quelques minutes. Dans le Pas-de-Calais, plusieurs sinistres récents rappellent que le danger est bien réel. Même dans les foyers les plus tranquilles, un simple geste d’inattention peut suffire à déclencher l’irréparable. Il ne s’agit pas d’un risque exceptionnel, mais d’un événement courant, que chacun peut apprendre à prévenir.
Le 23 février 2024, un feu a ravagé une habitation à la suite d’un mégot mal éteint jeté sur une terrasse en bois. Le feu, initialement maîtrisé, s’est rallumé plusieurs heures plus tard par des braises invisibles restées dans un chéneau. Ce type d’accident domestique, apparemment bénin au départ, montre à quel point la vigilance doit rester active, même après une première intervention. Des villes comme Calais, Béthune ou Arras ont déjà connu des épisodes similaires. Ces événements illustrent le fait que tout le territoire est concerné, des grandes agglomérations jusqu’aux plus petits villages.
Ce qui provoque les incendies à la maison
Les incendies domestiques ont souvent des origines simples, mais leurs conséquences peuvent être dramatiques. Les causes les plus fréquentes dans le Pas-de-Calais comme ailleurs sont :
- Les installations électriques surchargées ou défectueuses : prises multiples, câbles abîmés, appareils trop anciens laissés en veille ou sans surveillance.
- Les feux de cuisson : une friteuse laissée trop longtemps, une plaque allumée oubliée, ou un torchon posé trop près d’une source de chaleur.
- Les sources de chaleur incontrôlées : chauffages d’appoint mal positionnés, bougies laissées allumées, cigarettes non écrasées.
- Les combustibles stockés sans précaution : solvants, bombes aérosol ou textiles inflammables près d’un radiateur ou d’une lampe halogène.
Dans la majorité des cas, ce ne sont pas les flammes qui tuent, mais les fumées. En quelques minutes, elles peuvent envahir une pièce et asphyxier les occupants. C’est pourquoi les premières minutes sont décisives, et la prévention, indispensable.
Comment se protéger concrètement
La première chose à faire est d’installer un détecteur de fumée dans chaque logement. C’est un appareil simple, bon marché, qui donne l’alerte dès les premiers signes d’incendie. Il faut le tester régulièrement et changer les piles au moindre doute.
Avoir un extincteur à la maison est aussi recommandé. Un petit modèle adapté à un usage domestique peut suffire à contenir un feu naissant, en particulier dans la cuisine. En cas d’incendie d’huile, il ne faut jamais jeter d’eau. Il est préférable d’étouffer les flammes avec un couvercle ou un linge humide.
On recommande également de ne jamais brancher plusieurs appareils puissants sur une même multiprise, de vérifier l’état de son installation électrique tous les 15 ans, et de garder les sources de chaleur loin des rideaux ou meubles en bois.
Il est important d’apprendre aux enfants que les briquets, allumettes ou plaques chauffantes ne sont pas des jouets. Leur faire entendre le son d’un détecteur de fumée, leur montrer les sorties de secours et faire un exercice d’évacuation avec eux est un bon moyen de les sensibiliser sans les effrayer.
Une culture de la prévention à renforcer
Dans le Pas-de-Calais, les interventions des pompiers sur des feux d’habitations sont fréquentes, notamment en hiver. Mais au-delà de leur courage et de leur professionnalisme, c’est la prévention qui reste notre meilleure arme. Des actions simples peuvent être mises en place dans les quartiers, les mairies, les écoles. Des ateliers avec les pompiers, des démonstrations d’extincteurs ou de détecteurs, des campagnes d’affichage dans les halls d’immeuble… autant de leviers pour faire circuler les bons réflexes.
L’incendie de février 2024 n’est qu’un exemple parmi d’autres. Ce qu’il nous apprend, c’est que l’on ne doit jamais considérer un feu comme “éteint” tant qu’il n’est pas totalement surveillé et refroidi. La persistance de braises invisibles peut relancer les flammes bien après l’apparente fin de l’incident.
Le feu n’épargne personne, mais chacun peut agir
Lutter contre les incendies domestiques, c’est avant tout adopter une vigilance quotidienne. C’est prendre quelques minutes pour vérifier une prise, éteindre une bougie, ou expliquer à son enfant les bons gestes. Le Pas-de-Calais est un territoire vivant, solidaire, et capable de construire une véritable culture de la sécurité.
Ces risques ne doivent pas nous paralyser, mais nous inviter à mieux nous organiser. Ce sont les petits gestes, les bons réflexes, et l’entraide locale qui feront la différence. Parce qu’au fond, chaque incendie évité, c’est une famille épargnée.