Un gaz discret mais pas inoffensif
Le radon n’a ni odeur ni couleur. Pourtant, ce gaz radioactif naturel peut représenter un véritable risque pour la santé, surtout lorsqu’il s’accumule dans les maisons mal ventilées. Issu de la désintégration de l’uranium présent dans le sous-sol, il s’infiltre par les fissures, les caves ou les sols poreux. Dans certaines régions montagneuses comme la Tarentaise, en Savoie, la composition géologique rend sa présence plus probable. C’est pourquoi le territoire s’organise : en 2025, une nouvelle campagne de mesure du radon a été intégrée dans le Contrat Local de Santé (CLS) de Tarentaise, avec l’appui de l’association locale Vivre en Tarentaise.
Une campagne pensée pour les habitants
L’objectif de la démarche est simple : mieux connaître les niveaux de radon dans les logements, et aider les habitants à réduire leur exposition quand c’est nécessaire. Le CLS 2023-2025 a prévu la poursuite d’actions concrètes, comme la distribution de dosimètres, ces petits capteurs que l’on place chez soi pendant plusieurs semaines pour mesurer la concentration en radon. Lors d’une campagne précédente, 28 % des logements avaient dépassé le seuil sanitaire de 300 Bq/m³, avec des pics pouvant atteindre 4 100 Bq/m³. Cette réalité a renforcé la volonté des collectivités d’agir davantage, notamment en développant la sensibilisation du public et en formant les professionnels du territoire.
Mieux respirer commence par mieux s’informer
Le CLS encourage les communes, les structures de santé et les associations à organiser des ateliers participatifs pour informer le public sur les bons gestes à adopter. Parmi les solutions accessibles : aérer quotidiennement son logement, améliorer la ventilation ou colmater les ouvertures au niveau des planchers. Ces gestes simples peuvent parfois faire toute la différence. La sensibilisation passe aussi par une meilleure diffusion des résultats et un dialogue renforcé entre professionnels de la santé, élus et citoyens. Le CLS mentionne par exemple la nécessité de former les collectivités sur la réglementation relative à la qualité de l’air intérieur, et de les accompagner dans l’installation de mesures de prévention, y compris dans les établissements recevant du public.
Un enjeu local au cœur de la santé environnementale
En traitant la question du radon à l’échelle locale, la vallée de la Tarentaise montre que les enjeux de santé environnementale ne sont pas réservés aux grandes villes. Bien au contraire, les territoires de montagne sont souvent plus exposés à certains risques invisibles mais durables. Grâce à une approche collective et concrète, cette campagne permet non seulement de mieux cerner la réalité du radon dans les logements, mais aussi de responsabiliser chacun à son niveau, pour un cadre de vie plus sain.