Le Var figure parmi les départements français les plus exposés au risque de feu de forêt. La combinaison d’un climat méditerranéen sec, d’une végétation dense et inflammable (pins, chênes verts, garrigue), de reliefs escarpés et d’une forte pression touristique en été en fait une zone classée à risque très élevé par les documents départementaux. Selon le Dossier Départemental sur les Risques Majeurs, plus de la moitié de la surface du Var est couverte par des massifs forestiers. Des communes comme Hyères, La Londe-les-Maures, Le Lavandou, Bormes-les-Mimosas ou encore Gonfaron figurent régulièrement dans les zones les plus sensibles, notamment en raison de la présence de campings, lotissements ou routes à proximité immédiate des forêts. Cette exposition a conduit à une organisation spécifique, avec des plans de prévention, des obligations légales de débroussaillement et une surveillance renforcée en période estivale, pilotée par la préfecture et le Service Départemental d’Incendie et de Secours.
Une mémoire collective marquée par de grands incendies
Le département a connu des incendies dévastateurs qui sont encore dans toutes les mémoires. En juillet 2003, le massif des Maures a été ravagé par un feu qui a détruit plus de 17 000 hectares. Plus récemment, en août 2021, un incendie parti de Gonfaron a brûlé environ 7 000 hectares de forêt et de maquis, causant la mort de deux personnes et entraînant l’évacuation de milliers d’habitants et vacanciers. Cet épisode, largement relayé par la presse nationale, a illustré à quel point un départ de feu, favorisé par la sécheresse et le mistral, peut se transformer en catastrophe en quelques heures. En 2022 et 2023, plusieurs départs de feux ont été recensés, parfois rapidement maîtrisés, mais rappelant la fragilité du territoire. Ces événements, de Taradeau à Vidauban, montrent que l’ensemble du département reste concerné, du littoral jusqu’aux vallées intérieures.
Des communes en première ligne
Certaines communes ont une expérience régulière du risque et intègrent le feu de forêt dans leurs documents communaux d’information préventive. À Bormes-les-Mimosas, la population a été évacuée à plusieurs reprises lors d’incendies menaçant les zones habitées. À La Londe-les-Maures et au Lavandou, les campings proches de la forêt sont soumis à des consignes strictes de sécurité. Dans l’arrière-pays, Vidauban, Le Luc ou encore Gonfaron figurent aussi parmi les zones les plus touchées. Les habitants comme les élus savent que chaque été, la vigilance est de mise, que ce soit pour prévenir les imprudences humaines ou pour faire face à des conditions météorologiques favorables aux départs de feux.
Consignes officielles de prévention et de sécurité
La préfecture du Var rappelle chaque année les gestes indispensables :
- débroussailler autour de sa maison sur un rayon de 50 mètres, obligation légale qui réduit considérablement la propagation d’un feu ;
- éviter toute flamme, barbecue ou cigarette en forêt et à proximité ;
- ne pas stationner sa voiture sur des zones herbeuses, car un pot d’échappement chaud peut suffire à déclencher un départ de feu ;
- respecter scrupuleusement les restrictions d’accès aux massifs forestiers, qui peuvent être fermés en cas de danger très sévère ;
- signaler immédiatement tout départ de feu en appelant le 18 ou le 112.
En cas d’incendie, les consignes de mise à l’abri ou d’évacuation données par les secours doivent être suivies sans délai. Fermer les volets, couper le gaz et l’électricité et se confiner dans une pièce protégée peut sauver des vies lorsqu’il est impossible de quitter le domicile.
Un défi collectif et saisonnier
La prévention des feux de forêt dans le Var est à la fois une affaire de citoyens, de communes et de services spécialisés. La surveillance aérienne, les patrouilles au sol, les points d’eau aménagés et les plans communaux de sauvegarde constituent des remparts précieux, mais l’attention quotidienne des habitants et des visiteurs reste la clé. Chaque été, les campagnes d’information rappellent que 9 incendies sur 10 sont d’origine humaine et qu’un simple geste peut déclencher un drame. Le souvenir des grands feux des Maures et de Gonfaron invite à prendre au sérieux ce risque qui, loin d’être exceptionnel, fait partie intégrante de la vie dans le département. La mémoire des habitants, associée aux dispositifs de prévention, forge une culture du risque qui permet d’espérer des étés plus sûrs malgré un contexte climatique qui rend ces épisodes plus fréquents et plus intenses.