Un département en zone de sismicité modérée

L’Ariège, niché au cœur des Pyrénées, n’est pas connu pour de violents tremblements de terre comme certaines régions du monde, mais il se situe bien dans une zone de sismicité modérée à moyenne selon la cartographie nationale du Bureau central sismologique français (BCSF). Ce risque est lié à la présence de failles actives dans la chaîne pyrénéenne, où la plaque ibérique et la plaque eurasienne exercent des contraintes tectoniques.

L’histoire locale témoigne de plusieurs secousses ressenties au fil des siècles. L’un des épisodes les plus marquants reste le séisme du 21 juin 1660, estimé à une magnitude de 5,5, qui avait fortement secoué la région de Saint-Girons et provoqué des dégâts jusqu’à Foix. Plus récemment, le 20 février 2017, un séisme de magnitude 4,1 a été enregistré près de Saint-Gaudens, ressenti dans tout l’ouest de l’Ariège, notamment à Pamiers, sans dommages signalés mais avec un fort écho médiatique.

Ces événements rappellent que, même si la fréquence est faible, l’occurrence d’un séisme significatif reste possible, avec des effets amplifiés dans certaines vallées encaissées ou zones aux sols meubles.

Des communes plus exposées aux effets des secousses

Les secteurs situés à proximité des principales failles, comme la vallée du Salat ou la région de Saint-Girons, sont considérés comme plus sensibles. Les communes de Foix, Pamiers, Lavelanet et Tarascon-sur-Ariège, bien qu’urbanisées, restent exposées à un risque modéré. Les zones de montagne, avec leurs reliefs abrupts, présentent aussi un risque de chutes de blocs ou de glissements de terrain secondaires en cas de secousse.

La réglementation impose que les constructions neuves respectent les normes parasismiques, particulièrement dans les zones de catégorie 4 (sismicité moyenne) qui concernent le sud et l’ouest du département. Les bâtiments anciens, nombreux dans les centres-villes historiques, constituent toutefois un enjeu important de vulnérabilité.

Les bons réflexes en cas de tremblement de terre

En cas de séisme, les autorités rappellent quelques consignes simples mais essentielles :

  • À l’intérieur : se mettre à l’abri sous un meuble solide, s’éloigner des fenêtres, se protéger la tête et le cou, et rester à l’intérieur jusqu’à la fin des secousses.
  • À l’extérieur : s’éloigner des bâtiments, murs, arbres et lignes électriques.
  • Ne pas utiliser les ascenseurs.
  • Après la secousse, couper gaz, eau et électricité si possible.
  • Se tenir informé via la radio ou les canaux officiels (préfecture, FR-Alert, AlerteCata).

Si l’on se trouve en zone de montagne, rester vigilant aux chutes de pierres et aux mouvements de terrain déclenchés par les vibrations.

Surveiller, prévenir et informer

En Ariège, la surveillance sismique est assurée par les réseaux de mesure nationaux et européens. Les données collectées permettent d’actualiser régulièrement les cartes de zonage et d’adapter la réglementation. La préfecture intègre ce risque dans le Document Départemental sur les Risques Majeurs (DDRM), et les communes concernées doivent le mentionner dans leur Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM).

Des campagnes de sensibilisation sont menées dans les écoles et auprès du grand public, notamment lors des journées « Tous résilients face aux risques ». Même si les séismes destructeurs sont rares, le département reste attentif, car une bonne préparation et une culture du risque partagée peuvent limiter les impacts humains et matériels d’un événement soudain.