Une saison qui bouscule « l’ordinaire »
Ce jeudi matin, les rafales ont de nouveau fait parler d’elles dans le département. Dans le cadre du communiqué annoncé par la préfecture, il était question d’averses parfois soutenues et de vent qui a pu atteindre 80 à 100 km/h dans certaines zones.
Ce type d’épisode rappelle que notre territoire ne vit pas uniquement au rythme des pluies ou des coulées de neige : le vent, et en particulier les rafales, constitue un phénomène à part entière qui mérite attention.
Quelques faits récents qui parlent
- En avril 2023, lors de la tempête dite « Mathis », une rafale à 105 km/h a été relevée à Mulhouse, avec jusqu’à 122 km/h au sommet du Markstein (Vosges) dans le Haut-Rhin.
- En février 2020, un coup de vent a généré plus de 350 interventions des sapeurs-pompiers dans le département : des rafales dépassant les 100 km/h en plaine, allant jusqu’à 150 km/h en altitude.
- En septembre 2019 dans la région de Colmar (et ses alentours) : des arbres déracinés, des lignes électriques coupées, des routes encombrées.
Ces exemples montrent que même si le phénomène ne fait pas chaque année la « une », il s’inscrit bel et bien dans le paysage du département.
Pourquoi ces rafales ?
Dans le document de référence du département, on trouve que l’aléa “vents violents” est bien identifié : il peut se traduire par des rafales soudaines, des arbres affaiblis qui cèdent, des cheminées ou panneaux qui peuvent être arrachés.
Les conditions s’y prêtent : le département, situé aux abords de la chaîne des Vosges, connaît des configurations météo où l’air froid en altitude peut brusquement descendre, ou encore un flux qui s’accélère dans les vallées. Le risque est donc variable selon l’exposition, l’altitude, la couverture forestière ou encore la nature et l’entretien des constructions.
À quoi faut-il prêter attention ?
Lorsqu’un coup de vent survient, plusieurs repères :
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Des branches ou arbres qui tombent ;
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Une toiture ou un élément de façade qui bouge ;
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Des routes encombrées, des lignes électriques qui sautent ;
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Une perturbation de trafic (voitures, bus) du fait du vent ou d’arbres sur la chaussée.
Le dossier départemental rappelle qu’en présence de rafales fortes, la circulation peut devenir difficile, notamment sur le réseau secondaire ou en zone boisée.
Bien s’équiper, bien réfléchir
Le vent ne se « voit » pas toujours venir clairement : pas de pluie, pas d’orage, mais une accélération soudaine. Il est utile de se poser quelques réflexes : ranger ce qui peut s’envoler sur une terrasse ou un balcon, éviter de stationner sous un arbre affaibli, vérifier charpente et éléments de toit, penser que les objets légers (tondeuse, mobilier jardin) peuvent devenir projectiles. Les bâtiments plus anciens ou dont les éléments extérieurs sont mal fixés sont plus exposés.
Le Plan ORSEC du département insiste : “Ne pas intervenir sur les toitures” durant un épisode de vent violent.
Un regard sur demain
À mesure que la météo devient plus imprévisible, ces phénomènes ne sont pas uniquement “imprévus” ou “rares”. Il s’agit de rester attentif. Le département, via son dossier des risques majeurs, a clairement inscrit “vents violents” parmi les aléas à surveiller.
Pour chacun d’entre nous, cela invite à avoir “le réflexe vent” : on ne parle pas d’alarmisme, mais de vigilance — dans le cadre d’une sensibilisation mesurée. Le vent peut frapper en quelques minutes, et ce sont ces quelques minutes qui font parfois la différence.
Le vent ne s’annonce pas toujours par la foudre ou par la pluie. Il peut simplement arriver, prendre appui sur une pente, traverser une vallée, surprendre. En gardant cela en tête, on contribue à un territoire plus réactif, mieux préparé.



