Une sismicité discrète, mais bien présente

La Haute-Garonne ne fait pas partie des départements les plus exposés au risque sismique en France, et pourtant, son sol a déjà tremblé. Située au pied des Pyrénées, cette portion de l’Occitanie connaît une sismicité modérée, liée à sa proximité avec une zone tectonique plus active que celle du centre de la France. Ce sont surtout les secteurs sud du département, plus proches de la chaîne pyrénéenne, qui sont concernés. Les habitants de Toulouse, par exemple, ne ressentent que très rarement ces secousses, mais certains événements passés rappellent que le phénomène n’est pas qu’un lointain écho.

En 2016, un séisme de magnitude 4,2 a été enregistré près de Saint-Gaudens, dans le Comminges. La secousse a été ressentie dans plusieurs localités alentour, parfois jusqu’à Toulouse, mais sans causer de dégâts. En 2022, une autre secousse, de 3,6 cette fois, a eu lieu à proximité du même secteur. Ce sont des événements ponctuels, mais suffisamment notables pour réveiller l’attention sur une dynamique géologique bien réelle.

Un département en zone de sismicité modérée

La carte officielle du zonage sismique en France classe la Haute-Garonne en zone 3 (modérée) au sud, autour de Bagnères-de-Luchon, et en zone 2 (faible) pour le reste du département. Cette classification repose sur les données historiques et la fréquence des séismes enregistrés. Cela signifie que certains bâtiments, notamment les établissements recevant du public ou les constructions récentes dans les zones les plus exposées, doivent respecter des normes parasismiques.

Les secousses enregistrées sont rarement destructrices. Elles se situent le plus souvent entre 3 et 4 de magnitude, parfois un peu plus. Si elles provoquent quelques frayeurs ou des vibrations dans les étages, elles ne laissent généralement aucune trace. Mais leur régularité, bien que discrète, justifie une certaine vigilance.

Un contexte géologique pyrénéen actif

Le sud de la Haute-Garonne est directement influencé par la tectonique des Pyrénées, cette frontière montagneuse formée par la collision lente entre la plaque ibérique et la plaque eurasienne. Cette pression continue, bien que très ancienne, provoque encore aujourd’hui des micro-ajustements. Des failles actives sillonnent le sous-sol pyrénéen et peuvent transmettre leur énergie jusque dans le Comminges, voire dans l’agglomération toulousaine.

Ces failles, en se réactivant localement, génèrent des séismes peu profonds, souvent modérés mais très surveillés. Les réseaux sismologiques, comme le RéNaSS (Réseau National de Surveillance Sismique), enregistrent chaque année plusieurs dizaines de petites secousses dans le sud-ouest, témoins d’un sol qui reste dynamique.

Les bons gestes en cas de secousse

Même si le risque est limité, mieux vaut connaître les bons réflexes en cas de tremblement de terre. Il est conseillé de rester à l’intérieur, de se protéger sous une table solide, de s’éloigner des vitres, et de ne pas utiliser les escaliers ni l’ascenseur pendant la secousse. Si l’on est à l’extérieur, il faut éviter les bâtiments, les ponts et les arbres.

Ces gestes peuvent sembler superflus dans une région peu habituée aux tremblements de terre, mais ils permettent d’anticiper les comportements à adopter si une secousse plus importante survenait un jour.

Une mémoire géologique à intégrer

Le département de la Haute-Garonne, entre plaines, coteaux et montagnes, porte dans ses paysages les traces d’une histoire géologique complexe. Même si la terre ne tremble que rarement avec intensité, ces phénomènes rappellent que l’activité tectonique continue d’agir, lentement mais sûrement. En cultivant une culture du risque, même modéré, on prépare mieux le territoire à faire face à d’éventuels événements futurs.

La terre ne s’agite pas souvent dans le sud toulousain, mais elle vit, en silence. Les sismographes l’écoutent. À nous de savoir l’entendre.