Un département classé à risque modéré
Quand on évoque les feux de forêt en France, on pense souvent au Sud méditerranéen. Pourtant, le département de la Loire est officiellement concerné. Selon les documents départementaux de prévention des risques, une partie du territoire est classée en aléa feu de forêt, notamment dans les zones de moyenne montagne et de collines boisées. Le relief accidenté, la couverture forestière importante (près de 35 % de la surface départementale) et l’influence croissante des sécheresses estivales favorisent la sensibilité aux incendies. Les communes situées dans le massif du Pilat, les monts du Forez ou les gorges de la Loire figurent parmi les plus exposées, ce qui explique la mise en place de plans de prévention et l’intégration de ce risque dans les dossiers communaux d’information.
Une mémoire locale marquée par plusieurs étés
Dans la Loire, les incendies n’ont pas l’ampleur des feux varois ou provençaux, mais plusieurs épisodes ont marqué les esprits. L’été 2003, exceptionnellement chaud et sec, avait entraîné plusieurs départs de feux dans le Pilat, maîtrisés grâce à l’intervention rapide des pompiers. En août 2018, un incendie s’est déclaré à proximité de la commune de Véranne, mobilisant des dizaines de soldats du feu pour protéger les habitations et contenir le sinistre. Plus récemment, en 2022 et 2023, les services de secours ont dû intervenir à plusieurs reprises dans les monts du Forez et le secteur de Saint-Héand pour des feux de végétation étendus, liés aux canicules et aux sécheresses répétées. Ces événements rappellent que la Loire, bien que moins exposée que le littoral méditerranéen, reste vulnérable, surtout avec l’évolution du climat.
Communes régulièrement concernées
Les communes du massif du Pilat, comme Pélussin, Véranne ou Saint-Genest-Malifaux, sont régulièrement citées dans les bilans de la préfecture. Dans les monts du Forez, des secteurs autour de Noirétable et Chalmazel connaissent aussi des départs de feux. Le long des gorges de la Loire, où les boisements sont denses et les villages parfois isolés, la vigilance reste constante. La préfecture et le SDIS 42 rappellent chaque année que la présence de forêts, de reliefs difficiles d’accès et de zones habitées en bordure de massifs rend indispensable l’anticipation et la prévention.
Consignes officielles de prévention et de sécurité
Les autorités rappellent que 90 % des incendies ont une origine humaine. Dans la Loire, comme ailleurs, la prévention repose sur des gestes simples :
- débroussailler autour des habitations pour réduire la propagation du feu ;
- éviter tout feu, barbecue ou cigarette en forêt et en bordure ;
- ne pas brûler de végétaux à l’air libre, une pratique interdite et dangereuse ;
- respecter les arrêtés préfectoraux qui peuvent restreindre l’accès aux massifs lors des épisodes de sécheresse ou de vent fort ;
- signaler immédiatement un départ de feu en appelant le 18 ou le 112.
En cas d’incendie, il est conseillé de fermer portes et volets, de couper le gaz et l’électricité, et de suivre strictement les consignes d’évacuation ou de confinement données par les secours.
Un enjeu collectif renforcé par le climat
Avec des étés de plus en plus chauds et secs, le risque d’incendie dans la Loire s’accroît. Le département s’adapte en renforçant les campagnes d’information, en multipliant les exercices de terrain et en travaillant avec les communes forestières sur les obligations légales de débroussaillement. La mémoire des incendies passés et la vigilance actuelle forgent une culture locale du risque. Cette culture s’avère indispensable pour protéger habitants, massifs forestiers et patrimoine naturel. Le défi des années à venir sera de maintenir cette mobilisation, afin que les forêts de la Loire, précieuses pour le paysage et la biodiversité, soient préservées malgré des conditions climatiques de plus en plus favorables aux feux.