Le phénomène climatique El Niño est de retour en 2023, selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Il s'agit d'un phénomène naturel qui est souvent associé à des températures élevées, des sécheresses accrues dans certaines régions du monde et des précipitations abondantes dans d'autres. Le dernier El Niño s'est produit en 2018-2019, suivi d'un épisode prolongé de La Niña qui a modéré les effets du réchauffement climatique. Cependant, l'OMM avertit que le retour d'El Niño en 2023 pourrait provoquer un nouveau pic de réchauffement climatique, augmentant ainsi les chances de battre des records de température.

Il est impossible de prédire l'intensité ou la durée d'El Niño qui se profile, mais l'OMM souligne que le précédent épisode de 2014 à 2016 était puissant et a eu des conséquences désastreuses. L'OMM met en garde contre la nécessité de se préparer à l'impact d'El Niño, qui pourrait apporter un répit à la sécheresse dans certaines régions, mais également déclencher des événements météorologiques et climatiques plus extrêmes. Les effets d'El Niño sur les températures se font généralement sentir l'année suivant l'émergence du phénomène météorologique, et son impact se fera probablement plus ressentir en 2024.

L'OMM souligne également la nécessité de mettre en place des systèmes d'alerte précoces pour protéger les populations les plus menacées. Il n'y a pas deux El Niño identiques, et leurs effets dépendent en partie de la période de l'année. Le phénomène se produit en moyenne tous les deux à sept ans et dure généralement de neuf à 12 mois. Il est généralement associé au réchauffement des températures de surface de l'océan dans le centre et l'est de l'océan Pacifique tropical.

En 2022, des vagues de chaleur extrêmes, des sécheresses historiques, des inondations dévastatrices et des incendies ravageurs se sont abattus sur la planète. La situation pourrait être encore pire cette année et en 2024, car il est probable qu'un épisode El Niño commence au début du deuxième semestre 2023 et se poursuive tout au long des six mois. Les experts estiment que la probabilité d'un El Niño se manifestant entre juillet et septembre est de 80 % et de 90 % pour la fin de l'année. L'OMM recommande donc de prendre des mesures pour faire face à l'impact potentiellement désastreux d'El Niño sur les populations les plus vulnérables.

Dans la Caraïbe, El Niño peut conduire à une augmentation de l'activité cyclonique, avec des tempêtes tropicales et des ouragans plus fréquents et plus intenses. En 2017, l'ouragan Irma a frappé les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, provoquant des dommages considérables aux infrastructures et aux habitations, ainsi que des pertes en vies humaines. 

En Guyane, El Niño peut entraîner des sécheresses prolongées et des incendies de forêt. En 2019, la région a été touchée par de nombreux incendies de forêt, provoquant la mobilisation de nombreux moyens pour les éteindre.

À La Réunion et à Mayotte, El Niño peut entraîner des pluies torrentielles et des inondations. En 2018, l'île de La Réunion a été touchée par des pluies intenses qui ont provoqué des glissements de terrain et des inondations, endommageant des infrastructures et causant des perturbations importantes.

En Nouvelle-Calédonie, El Niño peut entraîner des sécheresses prolongées et des perturbations dans l'agriculture et l'élevage. En 2015-2016, la Nouvelle-Calédonie a connu l'un des pires épisodes de sécheresse de son histoire, avec des impacts importants sur les activités agricoles et d'élevage.