Une présence devenue familière… et pesante

Elles s’étalent sur les plages comme un tapis brun, dégagent une odeur nauséabonde en se décomposant, et reviennent, année après année. Dans les Antilles françaises, les algues sargasses font désormais partie du paysage côtier. Mais loin d’être anodines, leurs échouements massifs posent de sérieux problèmes pour les habitants, les écosystèmes et les activités économiques.

Apparues pour la première fois en grandes quantités en 2011, ces algues flottantes venues de l’Atlantique central forment d'immenses radeaux portés par les courants vers les côtes de la Guadeloupe, de la Martinique, de Saint-Martin ou de Saint-Barthélemy. Leur prolifération est favorisée par plusieurs facteurs : réchauffement des eaux, modification des courants marins, enrichissement en nutriments lié aux activités humaines sur le continent sud-américain.

À l’arrivée sur les plages, les sargasses s’amoncellent, parfois en quantités impressionnantes. Leur dégradation libère du sulfure d’hydrogène (H₂S), un gaz irritant qui peut provoquer maux de tête, nausées, et troubles respiratoires. Pour les populations riveraines, ces nuisances ne sont pas que passagères : elles affectent la santé, la qualité de vie et parfois même la valeur des biens immobiliers.

Des impacts concrets sur le quotidien antillais

Les échouements massifs perturbent fortement la vie locale. Ils touchent d’abord les pêcheurs, contraints de modifier leurs zones de sortie en mer ou de subir la dégradation de leurs engins. Ils gênent aussi les activités touristiques, avec des plages inaccessibles ou peu engageantes. Les communes doivent mobiliser des moyens humains et techniques importants pour nettoyer régulièrement les zones touchées, ce qui représente une charge financière récurrente.

La situation est suivie de près par les autorités, qui publient chaque semaine un bulletin des échouements. Il permet de connaître les prévisions d’arrivée des sargasses sur les différentes côtes et d’anticiper les opérations de ramassage. Mais dans la réalité, l’information peine parfois à atteindre le grand public, ou à être transmise de manière claire et réactive.

Une surveillance plus accessible avec AlerteCata

C’est dans ce contexte qu’intervient la plateforme AlerteCata, une application mobile conçue pour informer les habitants des territoires ultramarins sur les risques naturels et environnementaux. Depuis 2024, AlerteCata permet de suivre l’évolution des sargasses sur les côtes de Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, de manière simple et gratuite.

Chaque semaine, les utilisateurs reçoivent une notification directe sur leur téléphone, avec une synthèse claire du bulletin officiel : zones à fort risque d’échouement, tendance à la hausse ou à la baisse, évolution en mer, et conseils pratiques selon les communes concernées.

L’application donne aussi un accès rapide au dernier bulletin complet, issu des données Météo-France et DEAL, pour ceux qui souhaitent aller plus loin. Ce service s’adresse à tous : habitants, professionnels, collectivités ou curieux soucieux de comprendre ce phénomène désormais récurrent.

Mieux comprendre pour mieux réagir

Les sargasses ne sont pas prêtes de disparaître. Il ne s’agit pas de les éradiquer, mais de mieux s’y adapter, en combinant information fiable, coordination locale et outils accessibles à tous. Le suivi en temps réel, l’anticipation des pics d’échouements, et la communication vers les publics les plus exposés peuvent alléger le poids de ces épisodes.

AlerteCata s’inscrit dans cette démarche : en relayant les bons bulletins, au bon moment, elle donne à chacun les moyens de comprendre ce qui se passe sur nos côtes… et de ne pas être pris au dépourvu. Parce que bien s’informer, c’est aussi mieux respirer.