Un fonds vital pour la prévention

Créé en 1995, le Fonds de prévention des risques naturels majeurs, dit « fonds Barnier », finance des actions essentielles :

  • aide aux particuliers pour renforcer leurs habitations contre les risques naturels,​

  • relogement des sinistrés,

  • acquisition de biens exposés à des dangers majeurs.​

Son financement provenait initialement d'une fraction des surprimes « catastrophes naturelles » sur les contrats d'assurance.Cependant, depuis 2018, ce mécanisme a été modifié, et en 2021, les recettes du fonds ont été intégrées au budget général de l'État, le rendant dépendant des arbitrages budgétaires annuels.

Un budget 2025 contesté

Pour 2025, le gouvernement a proposé une dotation de 225 millions d'euros pour le fonds Barnier, soit environ la moitié des 450 millions d'euros que les cotisations pourraient générer. Cette décision a suscité l'indignation des assureurs et de certains parlementaires. Florence Lustman, présidente de France Assureurs, a dénoncé un « hold-up » sur les fonds destinés à la prévention des catastrophes naturelles.

Face à la pression, le gouvernement a annoncé une rallonge de 75 millions d'euros, portant la dotation à 300 millions d'euros. Cependant, cette somme reste inférieure aux besoins estimés pour faire face à l'augmentation des événements climatiques extrêmes.

Des conséquences concrètes

La réduction du budget du fonds Barnier pourrait avoir des impacts significatifs :​

  • retard ou annulation de projets de prévention,​

  • diminution des aides aux particuliers et collectivités,

  • augmentation de la vulnérabilité des territoires face aux risques naturels.​

Par exemple, des communes exposées aux inondations pourraient ne pas bénéficier des financements nécessaires pour des travaux de protection, mettant en danger les habitants et les infrastructures locales.​

Vers une révision du financement ?

Face à ces enjeux, des voix s'élèvent pour revenir à un financement pérenne et autonome du fonds Barnier, en rétablissant le lien direct avec les cotisations d'assurance. Cette solution permettrait d'assurer une stabilité des ressources, proportionnelle aux risques et aux besoins croissants liés au changement climatique.​

La question du financement du fonds Barnier illustre les tensions entre contraintes budgétaires et nécessité d'investir dans la prévention des risques naturels. Alors que les événements climatiques extrêmes se multiplient, garantir des ressources adéquates pour protéger les populations devient un enjeu majeur. Il appartient aux décideurs publics de trouver un équilibre entre rigueur budgétaire et sécurité des citoyens.​