Suivez la position et les derniers bulletins de Jerry sur la carte de la rubrique de l'aléa Cyclone.

visible satellite loop of Tropical Storm JERRY from wisc.edu

La Guadeloupe retient son souffle : la tempête tropicale Jerry s’approche, et les prévisionnistes du NHC et de Météo-France surveillent de près son évolution. Le phénomène, encore en phase d’intensification, illustre bien combien la prévision cyclonique reste un exercice délicat, entre incertitudes de trajectoire et vigilance accrue. Voici ce que l’on sait à ce stade, et pourquoi il faut rester attentif.

La trajectoire probable selon le NHC

Selon le National Hurricane Center, Jerry poursuit sa route vers l’ouest-nord-ouest à environ 30 km/h. Son centre reste bien organisé, et les conditions environnementales — température élevée de l’océan et humidité suffisante — favorisent une intensification progressive. Le scénario le plus probable le verrait devenir un ouragan de catégorie 1 au cours des prochaines 48 heures.

Le cône de prévision reste toutefois large : il ne faut donc pas se focaliser sur une trajectoire exacte. Une légère déviation vers le sud suffirait à rapprocher Jerry de l’arc antillais, et donc de la Guadeloupe, qui se situe à la limite inférieure du champ d’incertitude. Dans cette configuration, l’île pourrait connaître des conditions cycloniques modérées dès les prochaines 24 à 36 heures, avec des effets indirects notables.

Ce que prévoit Météo-France pour la Guadeloupe

Météo-France indique que la tempête se situe actuellement à environ 300 km à l’est-sud-est de la Guadeloupe. Ce matin, le ciel reste plutôt dégagé, mais les prévisionnistes rappellent que ce calme apparent pourrait être trompeur. En soirée et dans la nuit suivante, le temps devrait devenir nettement plus perturbé, avec des averses orageuses localement fortes, des rafales de vent atteignant les 70 à 90 km/h, et une houle cyclonique de plus en plus marquée.

Les zones maritimes exposées, notamment autour de La Désirade et de Marie-Galante, sont particulièrement concernées. Une vigilance orange est envisagée pour la mer et les vagues, car le ressac pourrait devenir dangereux sur les côtes orientales. Même sans passage direct du centre de Jerry, les effets périphériques du système risquent de se faire sentir sur l’ensemble de l’archipel.

Les principaux risques attendus

  • Vent : les rafales pourraient dépasser les 90 km/h sur les reliefs et les zones exposées. Les vents de tempête pourraient atteindre les Petites Antilles si Jerry s’intensifie plus rapidement que prévu.
  • Pluies intenses : on estime entre 50 et 100 mm de précipitations, avec des cumuls locaux pouvant aller jusqu’à 150 mm sur les versants montagneux. Ces pluies peuvent provoquer des ruissellements rapides et des inondations ponctuelles.
  • Houle et submersion : la mer deviendra forte à très forte sur les côtes au vent, avec des vagues de 3 à 4 mètres, voire plus localement. Le risque de submersion concerne surtout les zones littorales basses.

Ces effets combinés peuvent suffire à perturber la circulation, les dessertes maritimes, et certaines activités extérieures. Les autorités rappellent l’importance de ranger les objets susceptibles d’être emportés par le vent, de limiter les déplacements en cas d’orages et de rester informé via les bulletins météo officiels.

Une vigilance à maintenir

Même si Jerry ne devrait pas frapper de plein fouet la Guadeloupe, la situation reste évolutive. La saison cyclonique n’est pas terminée, et ce type de système peut changer d’intensité ou de trajectoire en quelques heures. L’enjeu, à ce stade, n’est pas la panique mais la préparation : comprendre le phénomène, anticiper les effets possibles, et garder un œil sur les prochains bulletins.

Dans les heures à venir, les satellites permettront d’observer la structure de Jerry en détail — son œil naissant, ses bandes spiralées, et la densité des nuages convectifs. Ces images, que nous publierons sur la plateforme, aideront chacun à mieux visualiser la dynamique d’un cyclone en formation et à se préparer avec discernement.

La vigilance, en Guadeloupe comme dans l’ensemble des Antilles, reste le meilleur réflexe face à ce type de phénomène : rester calme, attentif, et informé.