Une tragédie sous le pont de la Concordia
Le 10 septembre 2025, un camion-citerne transportant près de 49 500 litres de gaz liquéfié de pétrole (GLP) s’est renversé sur le pont de la Concordia, entre Iztapalapa et Chalco. L’accident a provoqué une violente explosion, embrasant voitures et habitations proches. Le bilan officiel fait état d’au moins dix morts et de plus de soixante-dix blessés, dont plusieurs souffrent de brûlures graves. Les images diffusées par les secours et les médias ont bouleversé tout le pays, rappelant à quel point la circulation de ce type de cargaison représente un danger quand un incident survient au mauvais endroit, au mauvais moment.
Pourquoi ces camions circulent dans les villes
Le gaz transporté par la citerne d’Iztapalapa n’avait rien d’exceptionnel : chaque jour, des dizaines de camions similaires traversent la capitale et d’autres grandes villes mexicaines pour alimenter foyers, commerces et industries. Le GLP est une source d’énergie largement utilisée, notamment pour la cuisson et le chauffage. Mais son transport reste délicat : hautement inflammable, il exige des conditions strictes de manutention et de conduite. La catastrophe du 10 septembre illustre les conséquences dramatiques lorsque ces précautions échouent ou ne suffisent pas.
Les premières conclusions officielles
D’après les autorités mexicaines, l’hypothèse privilégiée est celle d’un excès de vitesse du camion au moment de l’accident. La citerne s’est renversée avant de s’embraser. L’entreprise propriétaire du véhicule, Silza, a indiqué que ses assurances étaient en règle, mais des doutes ont été exprimés sur la validité des documents présentés. Le gouvernement de la Ville de Mexico a annoncé l’élaboration d’un protocole spécifique pour le transport de matières dangereuses, en collaboration avec l’Agence de sécurité, énergie et environnement (ASEA). L’objectif est de renforcer les contrôles et d’éviter que de tels drames ne se reproduisent.
Des règles déjà en place, mais à renforcer
Le Mexique dispose de normes nationales qui encadrent le transport de substances dangereuses, appelées Normas Oficiales Mexicanas (NOM). Elles définissent les conditions techniques des citernes, l’étiquetage obligatoire, ou encore les documents de transport à fournir. Mais dans la pratique, l’accident d’Iztapalapa montre que le respect et la surveillance de ces règles peuvent être insuffisants. Les autorités locales envisagent désormais de limiter la circulation de ces camions dans certains secteurs densément peuplés, d’imposer des itinéraires dédiés et de renforcer la formation des conducteurs.
Une alerte pour tout le pays
Au-delà du drame humain, l’explosion d’Iztapalapa a provoqué un choc à l’échelle nationale. Dans un pays où des milliers de tonnes de gaz et de produits chimiques circulent chaque jour, l’accident rappelle que ces convois peuvent devenir de véritables bombes roulantes si la sécurité n’est pas garantie. Pour de nombreux Mexicains, cette tragédie doit servir de déclic : mieux encadrer, mieux contrôler, et adapter les trajets des transports de matières dangereuses. Car derrière chaque citerne qui circule sur les routes se cache un équilibre fragile entre besoins quotidiens et risques collectifs.