Lutter contre les inégalités pour un avenir plus résilient
Les tsunamis représentent une menace importante pour chacun d'entre nous, mais ils sont particulièrement dangereux pour certains groupes de personnes, comme les femmes, les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées. L'objectif principal de la Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis de cette année est de faire prendre conscience de la nécessité de réduire les risques créés par ces vagues géantes et d'améliorer la préparation des communautés.
Bien que les tsunamis soient peu fréquents, ils peuvent avoir des conséquences dévastatrices. Au cours du siècle dernier, seuls 58 tsunamis se sont produits, mais ils ont fait plus de 260 000 victimes. En moyenne, chaque catastrophe a causé la mort de 4 600 personnes, soit plus que tout autre risque naturel (Nations Unies, 2022).
Cette année, le thème de la Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis est « Lutter contre les inégalités pour un avenir résilient », ce qui reflète le sujet mis en avant lors de la Journée internationale de la prévention des catastrophes. Cette journée encourage tous les secteurs de la société à s'engager et à collaborer à la réduction des risques de catastrophe.
Les activités organisées dans le cadre de cette commémoration visent à explorer la relation entre les tsunamis et les inégalités. Plus précisément, elles se concentrent sur la façon dont les inégalités peuvent rendre les tsunamis plus dangereux pour certaines populations et sur la façon dont les conséquences d'un tsunami peuvent plonger les personnes vulnérables dans la pauvreté, aggravant ainsi les inégalités.
Gagner les hauteurs - #GetToHighGround
En 2022, le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR) a lancé la campagne #GetToHighGround pour promouvoir la sensibilisation à la réduction des risques de tsunamis. Cette campagne encourage les citoyens à participer à des exercices, des courses ou des marches le long des itinéraires d'évacuation des tsunamis, ce qui aide les communautés à se préparer aux catastrophes naturelles et à renforcer leur résilience. Ces événements sont inclusifs et participatifs, et ils impliquent tout le monde dans la sensibilisation à la réduction du risque de tsunami.
Les tsunamis peuvent être mortels, mais ils ne devraient pas l'être. L'alerte et l'action précoces sont des outils efficaces pour protéger les personnes, sauver des vies et empêcher qu'un danger ne se transforme en catastrophe. Pour être efficaces, les systèmes d'alerte précoce aux tsunamis doivent être accessibles à toutes les personnes à risque, ils doivent être multirisques et les communautés doivent être préparées pour pouvoir agir rapidement.
Contexte
Un phénomène de tsunami est une catastrophe naturelle rare mais qui a des effets sans précédent. L’un des tsunamis les plus dévastateurs s’est produit en décembre 2004, dans l’océan indien. Il a touché 14 pays, dont l’Indonésie, le Sri Lanka, l’Inde et la Thaïlande, faisant environ 230 000 morts et disparus.
Trois semaines après cette catastrophe sans précédent, la communauté internationale s’est réunie à Kobe, au Japon, où les États Membres ont adopté le Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015. Ce document constitue le premier cadre international stratégique et systématique de réduction des risques et de la vulnérabilité aux catastrophes. La communauté internationale a aussi mis en place le Système d’alerte aux tsunamis et d’atténuation de leurs effets dans l’océan Indien (appelé le système SATOI), qui a harmonisé les stations de surveillance sismographique et marégraphique et qui permet la diffusion d’alertes précoces aux centres d’information nationaux.
En décembre 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies décidait de proclamer le 5 novembre Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis. La date de la Journée a été choisie d’après l’histoire d’« Inamura-no-hi » qui, le 5 novembre 1854, a sauvé les habitants d’un village en mettant le feu à des balles de riz, sacrifiant ainsi sa récolte pour les alerter de l’arrivée d’un tsunami. Son courage a permis l’évacuation du village, qu’il a ensuite entrepris de reconstruire de manière plus résiliente.
Le Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes 2015-2030, adopté en mars 2015 au Japon, a succédé à celui de Hyogo, qui couvrait la décennie 2005-2015. Il s’appuie sur la continuité des actions menées par les États et recommande notamment l’amélioration de la compréhension de l’ensemble des facteurs de risque de catastrophes. L’urbanisation rapide et sauvage, la mauvaise gestion des sols, l’insuffisance de dispositifs institutionnels ou l’expansion incontrôlée du tourisme sont, par exemple, des facteurs à prendre compte.
Le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR) est chargé de l'organisation de la https://tsunamiday.undrr.org/célébration de la Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis, en collaboration avec l'ensemble du système des Nations Unies.
Qu’est-ce qu’un tsunami ?
Le terme vient du japonais « tsu » (le port) et « nami » (la vague). Le phénomène consiste en une série de vagues énormes engendrées par des mouvements brusques du fond marin ou des mouvements qui ont lieu à proximité de l’océan.
Une éruption volcanique, un séisme et un effondrement de terrain, par exemple, peuvent engendrer le gonflement de la mer et un déplacement vertical d’une importante masse d’eau. Les vagues d’un tsunami ressemblent souvent à des murs d'eau qui viennent frapper violemment les côtes pendant plusieurs heures avec une périodicité de l’ordre de 5 à 60 minutes.
La première vague est souvent imperceptible mais elle est suivie d’autres vagues d’une amplitude inouïe. L’eau se retire de l’intérieur des terres, tandis qu’une nouvelle vague se précipite en charriant avec elle les nombreux débris et dégâts provoqués par les flots précédents.
Quelles sont les causes des tsunamis ?
Un séisme
Un tsunami peut survenir après un séisme, lors d’un mouvement du plancher océanique le long d’une faille. La plupart des tsunamis sont produits par des mouvements de plaques à l’endroit où une plaque océanique et une plaque continentale sont en contact, dans une région qu’on appelle « la frontière de plaques ». Mais tous les séismes ne provoquent pas forcément des tsunamis. Quatre circonstances sont généralement présentes :
- Le foyer du séisme se situe sous l’océan ou à proximité des côtes.
- Le séisme est d’une magnitude forte, d’au moins 6.5 sur l'échelle de Richter.
- Le séisme provoque une rupture le long d’une faille et se produit à une faible profondeur, inférieure à 70 kilomètres sous la surface de la terre.
- Le séisme provoque un mouvement vertical du fond de la mer, qui peut atteindre jusqu'à plusieurs mètres de hauteur.
Des glissements de terrain
Des effondrements sous-marins ou des glissements de terrain à proximité des côtes peuvent également générer une vague qui peut atteindre une amplitude importante en raison du volume de mètres cubes de terrain effondrés.
Une éruption volcanique
Bien que moins fréquentes, les éruptions volcaniques peuvent aussi provoquer des tsunamis. Elles peuvent déplacer de grandes masses d'eau et générer des vagues extrêmement destructrices. Ce fut le cas le 27 août 1883 lorsque le volcan Krakatoa, en Indonésie, entra en éruption et provoqua un tsunami d’une puissance importante. Le phénomène a ravagé les côtes, il a rasé notamment la ville de Merak, à Java, et tué 36 417 personnes.
Des scientifiques se sont également inquiétés des conséquences éventuelles en cas d’impact d’une comète ou d’un objet extra-atmosphérique dans l’océan.
Corps célestes
Bien qu'aucun tsunami provoqué par la chute d’une météorite ou d’un astéroïde n'ait été enregistré dans l'histoire récente, les scientifiques estiment que si un corps céleste devait tomber dans l'océan, un grand volume d'eau serait sans aucun doute déplacé et pourrait provoquer un tsunami.