Un territoire insulaire avec des sites sensibles

Si La Réunion évoque avant tout ses paysages volcaniques, ses plages et ses cirques, elle abrite aussi plusieurs installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) qui peuvent présenter un risque industriel. Ces risques concernent les activités susceptibles de provoquer un accident majeur, impliquant des produits dangereux ou une pollution importante.

Le département compte notamment des sites classés Seveso seuil bas ou seuil haut. On y trouve des dépôts pétroliers (notamment au Port et à Sainte-Rose), des usines de production ou de stockage de gaz industriels, ainsi que des sites liés au traitement de déchets ou au stockage de produits chimiques. Ces installations sont soumises à une réglementation stricte, avec des contrôles réguliers de la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL).

L’histoire récente rappelle que le risque, bien que maîtrisé, est réel. En 2012, un incendie dans un entrepôt de stockage de matières plastiques au Port avait mobilisé de nombreux pompiers et nécessité la mise en place d’un périmètre de sécurité. Plus localement, des incidents mineurs sur des sites de stockage d’hydrocarbures ont conduit à des opérations de prévention et de maintenance renforcées.

Des communes directement concernées

Les villes les plus exposées sont celles qui accueillent les principaux sites industriels ou les ports de commerce : Le Port, Sainte-Rose, Saint-Louis ou encore Sainte-Suzanne. À proximité, les zones résidentielles ou fréquentées par le public peuvent être concernées par des plans particuliers d’intervention (PPI).

Le Port, avec sa zone industrielle et son terminal pétrolier, concentre l’essentiel du trafic maritime et du stockage de carburants pour l’île. Sainte-Rose abrite une centrale thermique alimentée en combustibles fossiles, tandis que Saint-Louis compte des sites agro-industriels manipulant des produits chimiques pour la transformation de la canne à sucre.

Ces communes disposent de Plans Communaux de Sauvegarde (PCS) et sont intégrées dans des exercices réguliers de gestion de crise organisés par la préfecture et les exploitants.

Les bons réflexes en cas d’accident industriel

En cas d’alerte liée à un accident industriel, les consignes officielles sont claires :

  • Se mettre rapidement à l’abri dans un bâtiment fermé.
  • Fermer portes, fenêtres et systèmes de ventilation.
  • Écouter la radio (Réunion La Première) ou suivre les informations officielles sur les réseaux de la préfecture.
  • Ne pas aller chercher ses enfants à l’école : ils y sont pris en charge.
  • Ne pas utiliser le téléphone pour éviter de saturer les lignes.
  • Ne sortir qu’après l’autorisation donnée par les autorités.

Pour les sites soumis au PPI, les habitants reçoivent parfois des brochures explicatives et peuvent participer à des réunions d’information publique. Les sirènes du Système d’alerte et d’information des populations (SAIP) sont également testées régulièrement pour vérifier leur bon fonctionnement.

Prévenir pour limiter les impacts

La prévention passe par plusieurs leviers : contrôles techniques des installations, exercices conjoints entre exploitants et services de secours, et sensibilisation de la population. À La Réunion, la DEAL publie régulièrement la liste des ICPE, leur classification et les mesures de sécurité associées.

Les industriels doivent tenir à jour un plan d’opération interne (POI), tandis que les communes élaborent des plans communaux intégrant le risque industriel. L’objectif est de garantir une réaction rapide et coordonnée en cas d’incident.

Dans un territoire insulaire où les zones habitées, les infrastructures vitales et les sites industriels cohabitent souvent dans un espace restreint, la vigilance et la préparation collective sont les meilleures garanties pour réduire les conséquences d’un accident majeur.