Un risque indirect mais à prendre en compte
La Réunion ne possède ni centrale nucléaire ni site de production électronucléaire. Cependant, le risque nucléaire n’est pas totalement absent. Il est considéré comme « indirect », car il peut résulter du transport de matières radioactives ou d’événements lointains ayant un impact sur l’île.
Chaque année, des matières radioactives circulent sur le territoire pour des usages médicaux (radiothérapie, imagerie), industriels (contrôle par gammagraphie) ou scientifiques. Ces transports se font par voie aérienne ou maritime, puis par route entre l’aéroport ou le port et les établissements concernés, comme le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Saint-Denis ou certaines cliniques privées. Bien que très encadrés, ces trajets constituent la principale source de risque nucléaire sur l’île.
En cas d’accident lors d’un transport, la préfecture applique les procédures prévues par le Plan particulier d’intervention (PPI) et le Plan ORSEC départemental. Les services spécialisés des pompiers et de la gendarmerie sont formés à l’intervention NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique).
Des zones et communes plus exposées aux passages de convois
Les principaux axes routiers reliant l’aéroport Roland-Garros à Saint-Denis, Saint-Pierre ou Saint-Benoît sont les itinéraires les plus empruntés par les convois transportant des sources radioactives. Ces trajets traversent ou longent des zones densément peuplées comme Sainte-Marie, Saint-Denis, Le Port ou Saint-Paul.
Le risque reste faible, mais il est identifié et intégré dans les Plans Communaux de Sauvegarde (PCS) des villes concernées. Les autorités locales sont tenues de disposer d’un schéma d’intervention rapide en cas d’incident, même mineur.
Les gestes à adopter en cas d’alerte nucléaire
Si un accident impliquant une matière radioactive survient, les consignes de sécurité sont simples mais doivent être appliquées immédiatement :
- Se mettre à l’abri dans un bâtiment fermé, portes et fenêtres closes.
- Couper la ventilation et la climatisation.
- Écouter la radio ou suivre les informations officielles de la préfecture.
- Ne pas s’approcher du lieu de l’accident, même par curiosité.
- Éviter d’utiliser le téléphone pour ne pas saturer les lignes.
- Attendre l’autorisation des autorités avant de sortir.
Dans le cas particulier d’un risque de retombées radioactives venant d’un accident lointain (par exemple sur un autre continent ou en mer), la préfecture pourrait recommander de rester confiné et, si nécessaire, de prendre des comprimés d’iode stable. Ces comprimés ne sont distribués que sur décision officielle et uniquement dans les situations où ils sont utiles.
Préparer et informer pour limiter l’impact
La prévention repose sur la formation des intervenants, le contrôle strict des transports et l’information du public. Les services de l’État mènent des exercices réguliers simulant un incident nucléaire, afin de tester la coordination entre forces de l’ordre, pompiers, services médicaux et communes.
La DEAL et la préfecture rappellent que la communication rapide est essentielle : le dispositif FR-Alert, les sirènes d’alerte et les messages radios permettent de toucher rapidement la population.
Même si La Réunion n’abrite aucune installation nucléaire, la prise en compte de ce risque indirect reste nécessaire. Dans un territoire insulaire, où les axes de circulation sont limités et où la densité de population est forte sur le littoral, l’anticipation et la réactivité sont les clés pour protéger efficacement habitants et visiteurs.